Sud Marocain : Sur le versant sud du Haut Atlas, à la croisée des massifs montagneux et du désert, on est saisi par les grands espaces minéraux noircis par la patine du temps, du vent et du soleil écrasant. S'ouvrant sur des plateaux s'étendant à l'horizon, le Grand Sud annonce une symphonie de pierre et l'infinie solitude des dunes sahariennes à peine effleurée par les caravanes de chameaux guidées par les fameux hommes bleus. De ces terres arides, l'histoire a fait surgir une multitude de villages dissimulés au creux d'une rivière ou autour d'un puits, accrochés aux roches avec lesquelles ils se confondent. Cette étonnante architecture en pisé s'est dressée dans des lieux stratégiques, offrant une halte privilégiée au voyageur, une protection pour le marchand ambulant et une sécurité pour le berger et son troupeau. Plus loin s'égrènent des paysages grandioses, semés d'oasis verdoyantes, entrecoupés par des gorges impressionnantes et constellés de casbahs et de ksour, citadelles fantomatiques bornant les portes du grand désert.
L'anti Atlas : Aux zones arides de l'Anti-Atlas, aux séduisantes palmeraies du Grand Sud et aux oueds qui se perdent dans le désert, succède un immense plateau caillouteux où le sable provenant du Sahara a érigé des dunes dorées, caressées par le vent, qui offrent d'immenses étendues désertiques, faites de rencontres imprévues et d'une infinie solitude. Le chameau, véhicule séculaire du désert, y promène son errance sous les rênes des hommes bleus, les hommes du Sahara. L'homme s'y trouve isolé du monde et ressent sa fragilité devant ces espaces infinis et grandioses, écrasés par un soleil de plomb et déclinés dans des reliefs déchiquetés de monts et plateaux noircis par la patine du soleil, la mouvance des dunes et l'eau salvatrice des puits.
Le désert : Le mot magique de désert évoque les dunes s'étendant à l'infini, alternant avec des zones arides et caillouteuses, des paysages désolés, sculptés par le vent et l'érosion, depuis la nuit des temps. Il évoque aussi les pistes caravanières parcourues sous la fournaise des rayons solaires par les hommes bleus, ces fiers chameliers des tribus Teknassa, Filala et Rguibat qui s'y déplacent avec aisance supportant toutes les rigueurs d'un climat chaud dans la journée et glacial au cours de la nuit. Le désert marocain est aussi un code dans les rapports des nomades, cultivé par ces chameliers dans les cités et les oasis, qui sont des lieux d'échanges commerciaux, de transmission du savoir-vivre et de convergence de l'errance des hommes. Depuis les centres caravaniers et les marchés de Goulimine jusqu'aux plages dorées de Sidi Ifni, se succèdent la station balnéaire de Tan-Tan le nouveau port de Tarfaya face aux îles Canaries et la ville de Laâyoune, capitale de la région, située à proximité de l'embouchure de Saqia-Hamra. Boujdour, avec sa société pastorale qui a préservé ses anciennes vertus, Dakhla (la fiancée de l'océan), sont parmi les lieux les plus fascinants de cet univers envoûtant du Sahara. |